Montréal, le mardi 28 février 2017
Monsieur Philippe Couillard, premier ministre du Québec
Monsieur Sébastien Proulx, ministre de la Famille et ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport
Monsieur Carlos J. Leitão, ministre des Finances
Monsieur Pierre Moreau, président du Conseil du trésor
Mesdames et messieurs les députés du Parti libéral du Québec (PLQ) à l’Assemblée nationale
OBJET : Examen de reprise du «gouvernement de l’éducation» en prévision du budget 2017
Mesdames et Messieurs,
La présente a pour but de vous informer que votre gouvernement est actuellement en situation d’échec. Le système d’éducation tel qu’il est présentement ne permet plus de répondre aux obligations de la Loi sur l’instruction publique. Vous avez ainsi failli à votre engagement envers les Québécois-es au cours des dernières années.
Pourtant, votre gouvernement a déclaré, en mai dernier, être « le gouvernement de l’éducation » et annoncé un vaste plan visant la réussite des élèves et l’augmentation du taux de diplomation au Québec d’ici 2025. Nous avions salué cette priorité toute nouvelle accordée par le PLQ à l’éducation, mais nous vous rappelions alors – et le réitérons aujourd’hui – que des mesures immédiates pour soutenir la cohorte d’élèves actuellement sur les bancs de l’école et un réinvestissement majeur en éducation demeurent essentiels pour assurer leur réussite .
En effet, malgré la fin des coupes en éducation et le maigre réinvestissement du budget 2016, le réseau public des écoles primaires et secondaires est dans une situation pire qu’au printemps 2015 ! Combinées à une hausse importante de la clientèle, les conséquences des restrictions budgétaires des dernières années sont innombrables, elles s’additionnent et continuent de miner le réseau de l’éducation :
- système scolaire, à trois vitesses, le plus inégalitaire au Canada : des écoles privées, des écoles publiques offrant des programmes particuliers à une minorité d’élèves sélectionné-e-s, et des écoles publiques régulières qui voient souvent leurs élèves fort-e-s les déserter;
- écoles publiques surpeuplées, manquant gravement de services professionnels adaptés, au personnel débordé et épuisé;
- bâtiments trop souvent désuets, inadaptés, voire insalubres.
Heureusement, vous aurez l’occasion d’améliorer cette situation en respectant vos engagements lors d’un ultime examen de reprise en mars prochain : le dépôt du budget provincial 2017. Nous vous rappelons les mesures urgentes qui doivent être mises en place :
- priorité absolue : allouer les budgets nécessaires pour rendre accessibles les services professionnels dont les élèves ont besoin et déterminer un ratio maximal d’élèves par professionnel-le, en tenant compte des services requis par tou-te-s les élèves, qu’ils aient des besoins particuliers ou non;
- assurer une composition équilibrée des classes régulières pour que les enseignant-e-s puissent suivre adéquatement et stimuler tou-te-s les élèves;
- débloquer des fonds additionnels pour construire ou agrandir des écoles;
- accélérer la rénovation et assurer l’entretien des installations existantes;
- rattraper la moyenne canadienne en termes d’investissements par élève inscrit-e à l’école publique et mettre fin aux inégalités du système d’éducation.
Un véritable « gouvernement de l’éducation » s’engagerait sans hésiter à hausser le budget de l’éducation primaire et secondaire, et à répondre adéquatement aux besoins de tou-te-s les élèves du Québec. Agir autrement, c’est faire preuve d’un manque de vision flagrant, c’est manquer aux obligations du gouvernement envers les élèves, leurs familles et la société en général. C’est oublier que l’éducation joue un rôle fondamental dans notre développement collectif. C’est finalement mettre en péril l’avenir de toute une société… la nôtre!
Ainsi, mesdames et messieurs, soyez assurés que le mouvement JPMEP et l’ensemble des parents du Québec évalueront votre prochain budget en fonction des initiatives concrètes que vous proposerez pour résoudre les graves enjeux qui sévissent en éducation. Force est de constater que, pour l’instant, vous êtes en situation d’échec et que la patience des parents s’amenuise.
Sincères salutations,
Le comité organisateur du mouvement Je protège mon école publique
C.c. : Député-e-s de l’opposition à l’Assemblée nationale et médias