MISE À JOUR : Depuis la première parution de notre billet, Québec solidaire et le Parti Québécois ont fait des annonces supplémentaires au sujet des travaux d’entretien et d’agrandissement des écoles. À lire plus bas !
Ça y est! La rentrée est bel et bien commencée, tant au plan scolaire qu’électoral!
Le rythme des annonces et engagements des quatre principaux partis en lice est soutenu et même étourdissant, y compris en éducation. C’est pourquoi le mouvement Je protège mon école publique vous propose, d’ici le scrutin du 1er octobre, des billets hebdomadaires pour vous aider à vous y retrouver. Notre objectif ? Analyser ces annonces mais aussi les plateformes des quatre principaux politiques, en regard de différents enjeux que nous surveillons depuis nos débuts, et autour desquels nous travaillons pour mobiliser, des parents jusqu’aux instances politiques et décisionnelles.
ENJEU #1 : LA SURPOPULATION DANS LES ÉCOLES DU QUÉBEC
L’un de ces enjeux concerne très certainement la surpopulation des classes, qui s’articule très étroitement avec celui de la vétusté des écoles.
Proposition du Parti libéral du Québec (PLQ)
Le Parti libéral du Québec (PLQ) invite à cet égard à le réélire, afin qu’il poursuive l’entreprise de rénover les écoles, jusqu’à l’élimination des écoles vétustes en 2030, en ajoutant «400 millions de dollars par an au programme actuel servant notamment à la rénovation des écoles et à l’ajout de nouveaux espaces, pour un total de 4 milliards de dollars pour les 10 prochaines années, s’il est réélu». Remarquons que le PLQ est au pouvoir presque depuis 2004 (sauf pour la période du gouvernement minoritaire du PQ, en 2012-14) et que ces intentions ont été annoncées à maintes occasions, notamment dans la dernière année. Et surtout, il est loin d’être clair que ces investissements rattrapent tout ce qui a été brisé lors des compressions des dernières années… Le programme du parti ambitionne aussi de faire en sorte que toutes les écoles primaires du Québec disposent d’un gymnase dans les quatre prochaines années [!], et que celles faisant l’objet d’un agrandissement ou d’une nouvelle construction deviennent des Lab-Écoles – en supposant que le fonctionnement et les résultats des projets-pilotes entrepris jusqu’ici soient plus clairement établis.
Proposition de la Coalition Avenir Québec (CAQ)
La Coalition Avenir Québec (CAQ), pour le moment, s’engage à une «[remise] à niveau du parc immobilier scolaire [et à ce que chaque] nouvelle école à bâtir [fasse] l’objet d’un concours d’architecture.» Toutefois, difficile de ne pas se demander comment cela s’effectuerait plus concrètement, alors que la CAQ présente l’uniformisation de la taxe scolaire à travers le Québec comme un retour de $700 millions aux familles… ce qui occasionnerait du même coup un manque à gagner de $700 millions dans le budget en éducation. Alors qu’il est courant pour les commissions scolaires de racheter les plans d’une école construite ailleurs, afin de justement épargner sur les coûts de conception architecturale, comment cela se ferait-il, alors qu’il est à nouveau question d’abolir les commissions scolaires, et que l’état des écoles et la surpopulation nous suggère que la planification des infrastructures est lourdement défaillante ? Cette incohérence est d’autant plus inquiétante quand on entend aussi cette autre promesse de supprimer 5 000 postes de fonctionnaires – y compris en éducation. Cela se ferait en ne comblant pas les départs prévus pour la retraite, tout en n’affectant pas la qualité des services à la population… ce qui apparaît aussi contradictoire avec la pénurie de main-d’oeuvre qui sévit plus largement au Québec, et aussi dans la fonction publique.
Proposition du Parti Québécois (PQ)
Pour le moment, depuis le début officiel de la campagne électorale, le Parti Québécois (PQ) n’a pas fait d’annonces sur ces enjeux, mais déjà, au printemps dernier, alors qu’il dévoilait sa plateforme, il prenait l’engagement «[d’adopter] un projet de loi établissant un bouclier de protection budgétaire pour les services à l’éducation, à l’enfance et à la protection de la jeunesse». Au plan des infrastructures physiques, «[un] vaste chantier de rénovation et de construction d’écoles est [aussi] au cœur de [son] engagement pour l’éducation publique.» Reste à savoir si les sommes prévues pour les infrastructures font partie de cette promesse. Cela reste donc à surveiller.
MISE À JOUR : Le Parti Québécois a annoncé, après la première publication de notre billet, qu’il investirait «2,3 milliards de dollars sur quatre ans au Plan québécois des infrastructures 2018-2028 (PQI) pour la rénovation et la construction d’écoles». Il s’agit du plus gros montant annoncé par un parti en lice pour cet énorme chantier. Par ailleurs, il s’engage aussi «à rendre les commissions scolaires plus autonomes pour qu’elles n’aient plus à «demander la permission» à Québec avant de faire des travaux».
Proposition de Québec Solidaire (QS)
Du côté de Québec solidaire (QS), la plateforme annonce «un plan national pour rénover et entretenir les écoles publiques en accordant la priorité à la santé et à la sécurité du personnel et des élèves» (section 6.3, c). Reste aussi à savoir comment cela s’envisage plus concrètement, notamment par rapport à sa promesse d’une éducation gratuite «du CPE au doctorat». Cela aussi reste donc à surveiller.
MISE À JOUR : Québec Solidaire a aussi annoncé, après la première publication de notre billet, qu’il investirait 1,6 milliards de dollars (sur quatre ans) dans le budget de rénovation, de construction et d’agrandissement des écoles. Le parti propose de financer cette promesse « par l’arrêt des subventions aux écoles privées et l’augmentation des impôts des grandes entreprises ».