Demain, lors du dépôt de son budget, le gouvernement de Philippe Couillard tentera de faire croire aux Québécois qu’un réinvestissement « massif » sera fait en éducation. La tentation de crier «Victoire!» est forte. Pourtant, nous avons le devoir envers nos enfants de demeurer vigilants…

Si on se fie aux chiffres qui ont circulé dans les médias, nous pouvons nous attendre à un investissement de l’ordre de 3 % du budget de l’Éducation, soit 500 millions de dollars. Une somme qui serait répartie entre tous les niveaux scolaires, du préscolaire à l’université. Or, si ce montant est un pas dans la bonne direction, il n’est malheureusement pas suffisant. Il ne permet même pas de couvrir les “coûts de système” (inflation, etc.) et d’effacer les coupes de 350 millions imposées en septembre dernier aux écoles primaires et secondaires! Parents, avons-nous fait ces chaînes pour nous retrouver dans une situation pire que celle de juin dernier? Allons-nous nous contenter de si peu? Certainement pas!

Selon l’institut Fraser, le Québec est la province canadienne où l’on investit le moins par élève inscrit à l’école publique : il manque près de 2 milliards de dollars dans le réseau pour rattraper la moyenne canadienne!

Le coût de ce désinvestissement est énorme pour nos enfants :

HEC Montréal va dans le même sens dans son étude intitulée Productivité et prospérité Québec 2015 publiée il y a quelques semaines. Les chercheurs recommandent au gouvernement d’investir 1,6 milliard de dollars pour combler les besoins criants de l’école publique et palier les coupes répétées des 6 dernières années (près de 950 millions seulement aux niveaux primaire et secondaire), ramener l’investissement par élève au même niveau que celui des autres provinces canadiennes et assurer la prospérité future de la province.

Le manque à gagner dans les écoles publiques primaires et secondaires du Québec est IMMENSE, et les 500 millions de dollars attendus sont loin d’être suffisants pour nous ramener à la case départ, encore moins pour financer l’école publique à laquelle nos enfants ont droit. Gardons en tête que le ministère estime lui-même à 3,5 milliards de dollars l’investissement nécessaire à la mise à niveau des infrastructures scolaires. Un montant astronomique qui s’ajoute aux frais liés au maintien des services dont nos enfants ont besoin. Il y a loin de la coupe aux lèvres…

Avec les surplus annoncés, il est clair que l’argent est disponible pour réinvestir en éducation dès maintenant. C’est une question de priorités et de valeurs. Au cours des derniers mois, le gouvernement libéral a fait le choix d’investir dans des entreprises privées comme Bombardier à coups de milliards, de réduire la taxation sur le capital, d’injecter des sommes importantes dans le fonds des générations et d’augmenter le salaire des médecins – justement pour ramener leur salaire au niveau de la moyenne canadienne. Nos enfants ne méritent-ils pas un traitement similaire?

Nous exigeons pour nos enfants que le gouvernement hausse le budget en éducation à la hauteur de la moyenne canadienne par élève. Dans le cas contraire, il fera une fois de plus le choix délibéré de délaisser l’éducation de nos enfants. Et ce choix aura un coût énorme pour le Québec dans quelques années.

Sachez que les parents du mouvement Je protège mon école publique se tiendront debout tant et aussi longtemps que l’eau continuera de couler des toits des écoles et que nos enfants n’obtiendront pas les services adaptés auxquels ils ont droit.

Ne soyons pas dupes et ne nous laissons pas endormir par un gouvernement qui prend de la main gauche pour redonner de la main droite dans le seul but de se faire réélire aux prochaines élections!

Le comité organisateur du mouvement JPMEP