COMMUNIQUÉ POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Montréal, le jeudi 22 juin 2017 – Le mouvement de parents Je protège mon école publique (JPMEP) salue la publication de la Politique de la réussite éducative dévoilée le mercredi 21 juin par le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx mais souligne du même souffle quelques bémols importants.
Proposant une vision inspirante et innovante du système d’éducation québécois, cette politique mise sur les valeurs fondatrices du système éducatif québécois oubliées depuis trop longtemps, soit l’universalité, l’accessibilité et l’équité. On y trouve d’ailleurs la vaste majorité des recommandations que JPMEP a présentées au ministre lors des consultations de l’automne dernier. Tout particulièrement, le mouvement se réjouit de l’emphase mise sur : l’importance de fournir aux élèves les services dont ils ont besoin pour réussir, et celle de favoriser les interventions précoces et rapides; les intentions de valoriser la profession d’enseignant, de mettre à niveau le parc immobilier, d’intégrer les nouvelles technologies et les mesures probantes; et la nécessité de mobiliser l’ensemble de la société et des ministères autour de l’éducation.
JPMEP dénonce toutefois vigoureusement le peu d’importance accordé au soutien des cohortes d’élèves qui seront en septembre prochain de la 2e à la 6e année ou encore au secondaire. Ce sont les grands oubliés de cette politique et du budget de mars dernier. Le gouvernement choisit dans cette politique de soutenir les élèves qui entreront à l’école au cours des prochaines années, sans apporter de soutien particulier aux élèves qui ont subi et subiront tout au long de leur scolarité les contre-coups des coupes en éducation.
Par ailleurs, il y aurait aussi lieu d’ouvrir la discussion autour de la structure même du système d’éducation, qualifiée de « plus inéquitable au Canada » par le Conseil supérieur de l’éducation du Québec à cause de ses trois vitesses (écoles publiques régulières, publiques avec projets particuliers et privées). La valorisation même de l’école publique passe également sous le radar de cette politique, alors qu’elle est essentielle pour rehausser l’importance de l’éducation auprès de la population. Il importe aussi qu’une attention particulière soit accordée aux diplômes bidons qui ne mènent qu’à très peu d’opportunités futures pour les élèves, et aux évaluations falsifiées, qui risquent de dénaturer les résultats des orientations de la politique. Enfin, l’enjeu majeur de la surpopulation dans les écoles n’est pas davantage abordé. Il s’agit pourtant d’une problématique qui ira en s’aggravant d’ici 10 ans et aura un impact capital sur la qualité de vie des élèves dans les écoles, et donc sur la réussite scolaire.
JPMEP espère que le gouvernement prendra note de ces ajouts à faire à sa politique et en tiendra compte lors de l’élaboration des nombreux plans d’action qui en découleront. Il est toujours prêt à se mobiliser pour l’éducation et à collaborer à ce chantier essentiel pour l’avenir du Québec. Après tout, c’est entre autres grâce aux actions du mouvement, dont les chaînes humaines devant les écoles, que le gouvernement est passé des coupes en éducation à l’élaboration de cette politique – une belle preuve de l’impact énorme que peuvent avoir les parents en éducation ! JPMEP continuera également de faire preuve de vigilance afin de s’assurer que cette politique soit assortie des sommes nécessaires à sa réalisation – qui pourront être puisées dans les surplus records du gouvernement – et que des mesures concrètes en découleront. Ils veilleront aussi à ce que l’amélioration de l’état actuel du réseau d’éducation publique soit une priorité car ce dernier est loin de s’être remis des coupes énormes des dernières années.
Possibilité d’entrevues avec Pascale Grignon, porte-parole du mouvement.