COMMUNIQUÉ POUR DIFFUSION IMMÉDIATE
Montréal, le jeudi 6 juin 2019 — Le mouvement Je protège mon école publique (JPMEP) répond aux déclarations du Ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, qui affirme qu’il n’y aurait pas de coupes dans les services l’année prochaine, en invitant les parents siégeant sur les conseils d’établissement à ne pas adopter les budgets des écoles qui officialisent des coupes de services, et en invitant les parents à partager publiquement des témoignages qui illustrent les coupes engendrées notamment par les changements d’indices de défavorisation de leurs écoles pour l’année à venir.
Le mouvement Je protège mon école publique salue la volonté du ministre de vouloir assurer un plancher de services aux élèves, mais il s’inquiète du fait que des conseils d’établissement doivent adopter ce mois-ci des budgets amputés ainsi que des coupes dans les services professionnels qui seront effectifs dès septembre prochain. Le ministre affirme que l’argent sera au rendez-vous à temps pour la rentrée, mais il est contradictoire de promettre des embauches massives de personnel comme il le fait alors même que de nombreuses écoles n’ont plus les budgets pour en profiter.
« Ce double discours ne rassure pas les parents dont les enfants ont trop longtemps subi les impacts négatifs des coupes du dernier gouvernement et qui avaient une grande confiance en la CAQ, qui s’affiche comme le gouvernement de l’éducation depuis les dernières élections », insiste le porte-parole du mouvement Je protège mon école publique, Yann Omer-Kassin.
Le mouvement Je protège mon école publique trouve d’autant plus absurde que des écoles parmi les plus défavorisées de la métropole soient privées, l’année prochaine, d’une partie de leurs enveloppes dédiées, afin d’amortir les coupes dans les budgets d’autres écoles désormais considérées comme moins défavorisées (mais qui le sont quand même). On déshabille Pierre pour habiller Paul! Il est indécent de demander aux commissions scolaires de se débrouiller avec des enveloppes budgétaires insuffisantes, les forçant ainsi à devoir sacrifier les ressources des uns au profit des autres, ou pire, de demander aux directions et aux conseils d’établissement de sacrifier eux-mêmes des services essentiels aux élèves. Pire encore, ces mesures transitoires étant en vigueur pour une seule année, des coupes encore plus douloureuses sont prévues à la rentrée 2020-2021.
« Il y a quatre ans, lorsque nous avons fait nos premières chaines humaines, le gouvernement d’alors nous disait qu’il fallait se serrer la ceinture car nous étions en période de rigueur budgétaire. Mais aujourd’hui, il a possiblement le plus gros surplus de l’histoire du Québec ! Il est inadmissible qu’à la prochaine rentrée scolaire, des écoles perdent encore des services professionnels », déplore Yann Omer-Kassin.
Ce qu’il faut, c’est davantage d’argent neuf sur la table, pas une répartition de l’argent insuffisant actuel sur la base d’indices de défavorisation qu’il faut de toute évidence revoir. Les changements d’indices tournent les projecteurs sur des problématiques que le mouvement Je protège mon école publique dénonce depuis longtemps : manque de soutien professionnel et surpopulation dans nos écoles. Et les effets prennent plusieurs formes : alors qu’à la Commission scolaire de Montréal, les changements d’indices de défavorisation conduisent à l’augmentation de ratios sans soutien professionnel suffisant et à des coupes de services inacceptables pour les élèves, à la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île, c’est à des effets inverses que l’on assiste, alors que la diminution des ratios entraîne la multiplication de classes, ce qui génère des problèmes (de manques) d’espaces. Il est impératif que la méthode d’allocation des budgets destinés aux services professionnels soit revue de manière à répondre aux besoins réels des élèves, peu importe leur milieu, et à assurer de la stabilité dans les écoles. C’est d’ailleurs ce qui a motivé la tenue de chaînes humaines devant des douzaines d’écoles publiques cette semaine ainsi que d’autres manifestations de la grogne des parents depuis quelques semaines.
Le mouvement Je protège mon école publique invite donc la population à mettre en lumière les coupes de services dans les écoles. Pour ce faire, en annexe du communiqué est joint un tableau pour guider les conseils d’établissement dans la collecte de données. Plus précisément, les conseils d’établissement (CÉ) devraient demander à la direction de leur école de compléter ce tableau avant d’approuver quelque budget que ce soit pour l’an prochain, de façon avoir un état juste de la situation. Le mouvement incite en outre les CÉ à ne pas adopter les budgets des écoles comprenant des coupes de services. L’exemple présenté en annexe expose les variations de ressources pour l’année en cours et celle à venir (2019-2020) d’une école de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys. Le mouvement invite par ailleurs les CÉ à lui faire parvenir ce tableau, une fois complété, à l’adresse infos@jpmep.com dans le but de dresser un portrait réel de la situation dans les écoles du Québec.
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À propos du mouvement JE PROTÈGE MON ÉCOLE PUBLIQUE
JE PROTÈGE MON ÉCOLE PUBLIQUE est un mouvement citoyen indépendant regroupant des dizaines de milliers de parents de partout à travers le Québec, qui a pour mission de dénoncer le sous-financement de l’école publique et ses conséquences désastreuses sur la qualité de vie des élèves.
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Pour information et demandes d’entrevues avec Yann Omer-Kassin, porte-parole du mouvement Je protège mon école publique : (514) 945-9990 | medias@jpmep.com