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Montréal, le jeudi 3 mai 2018 — Le manque d’investissement et de valorisation de l’éducation est au coeur du problème de faible taux de diplomation en 5 ans au secondaire, selon le mouvement citoyen de parents Je protège mon école publique, qui réagit aux conclusions de l’étude intitulée « Les jeunes Québécois décrochent plus qu’ailleurs au Canada malgré les efforts de financement » des chercheurs Mia Homsy et Simon Savard, de l’Institut du Québec.
« Il est très préoccupant de constater le retard de la diplomation au Québec comparativement aux autres provinces canadiennes, spécialement l’Ontario, et particulièrement chez les garçons. Il est important de se questionner sur le programme scolaire actuel et s’assurer que les changements apportés soient basés sur des mesures probantes et sur la connaissance du terrain », a commenté Pascale Grignon, porte-parole du mouvement. « Maintenant, nous doutons fortement que le manque de financement en éducation n’ait aucun lien avec cette sous-performance. » En effet, selon le rapport 2017 de l’Institut Fraser qui couvre les années 2014-2015, le Québec est toujours la province qui investit le moins par élève inscrit à l’école publique, avec 11 049 $ contre 12 642 $ pour la moyenne canadienne. L’Ontario investit pour sa part 13 276 $ par élève, soit 20 % de plus que le Québec. Par ailleurs, le mouvement souligne que les analyses des chercheurs ont été réalisées sur les données de 2004 à 2014, soit avant les dernières coupes draconiennes en éducation de 2014 à 2016 réalisées par le gouvernement libéral au Québec. Or, le réinvestissement effectué depuis a à peine permis de rattraper le niveau de financement de 2015 du système d’éducation publique, malgré le fait qu’il y a eu une croissance énorme du nombre d’élèves au cours des dernières années. Soutenir que le financement n’a rien à voir dans la performance des deux provinces est donc étonnant.
Notons aussi que le système scolaire québécois est le plus inégalitaire au Canada, avec le quart de ses élèves qui vont au privé au secondaire, et jusqu’à 40 % à Québec et Montréal. C’est une différence notable avec l’Ontario que l’on ne peut pas ignorer, puisque seulement 5 % des élèves ontariens fréquentent l’école privée, laquelle n’est pas financée par l’argent des contribuables, au contraire du Québec qui la finance jusqu’à hauteur de 75 % au secondaire1.
« Les résultats de cette étude rappellent l’importance de vraiment faire de l’éducation la toute première priorité du gouvernement québécois afin d’assurer l’avenir de notre société. Cela doit impérativement passer par la valorisation de l’école publique — celle qui est accessible à tous — par l’ensemble de la société. Pour le gouvernement, valoriser l’école publique devrait signifier :
- Investir davantage dans le réseau public et s’assurer que cet investissement est stable et pérenne;
- Fournir les services nécessaires pour que chaque élève puisse atteindre son plein potentiel, tout spécialement les élèves en difficulté d’apprentissage, ainsi que les élèves doués. Certaines classes régulières comprennent présentement deux tiers d’enfants à besoins particuliers, sans les services nécessaires2, c’est inadmissible;
- Créer des espaces de vie stimulants pour les enfants plutôt que les entasser dans des écoles vétustes et surpeuplées;
- Offrir des conditions de travail attrayantes pour les enseignants et des conditions d’apprentissage motivantes pour les enfants;
C’est une réflexion profonde qui mériterait une mobilisation non partisane à grande échelle de tous les intervenants du milieu scolaire, en quelque sorte une nouvelle commission Parent 2.0 », a poursuivi Pascale Grignon.
À propos du mouvement Je protège mon école publique
Je protège mon école publique est un mouvement citoyen indépendant regroupant des dizaines de milliers de parents de partout à travers le Québec, qui a pour mission de mettre en œuvre des actions visant à dénoncer le sous-financement de l’école publique et ses conséquences désastreuses sur la qualité de vie des élèves.
Pour information et demandes d’entrevues avec Pascale Grignon, porte-parole du mouvement Je protège mon école publique : (514) 214-6995 | medias@jpmep.com
1 Champoux-Lesage (2014)
http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/PSG/politiques_orientations/rapport_comiteCS_ma
i2014v3p.pdf
2 Manifeste du mouvement Profs en mouvement
https://docs.wixstatic.com/ugd/8245c0_36a677e41db14a42bb6ef68e5113fd1b.pdf